Tout le monde vit un jour ou l’autre une situation difficile. Il y a une cinquantaine d’années, consulter un psychologue, un travailleur social ou tout autre professionnel de la santé mentale était vu comme un signe de faiblesse, de manque de volonté.
Aujourd’hui, les choses ont changé, l’ouverture à consulter est plus grande et plusieurs campagnes de publicités, plusieurs émissions d’intérêt public ou témoignages de personnalités publiques ont contribué à changer les choses. Il va sans dire qu’il reste encore beaucoup de travail à accomplir, que certains préjugés restent tenaces chez certaines personnes. Mais on peut tout de même constater le travail accompli et observer qu’aujourd’hui, la plupart des gens (au moins le discours public des médias et des politiciens) soutiennent que face à la souffrance ou une épreuve trop lourde, il ne faut pas rester seul, il faut en parler à quelqu’un en qui on a confiance et ne pas hésiter à aller chercher de l’aide.
Mais s’engager dans une psychothérapie dépasse le simple besoin d’avoir de l’aide. Trop souvent, les publicités et le discours public simplifient la réalité.
La psychothérapie est un traitement qui suppose un désir profond de changement
Si, par exemple, une personne vit une séparation, a besoin d’en parler, de prendre du recul face à sa situation et de départager ses perceptions de la réalité, plusieurs services ou professionnels peuvent alors répondre à sa demande. Par exemple, des services de relation d’aide existent au Québec dans le cadre des services offerts par les organismes communautaires et peuvent constituer un support précieux dans des contextes ponctuels ou de crise qui est souvent offert gratuitement.
On pense alors à des ressources comme les Centres de Crise, les Maisons de la Famille, les Maisons de Femmes (que ce soit pour les problématiques de violence conjugale ou non), les ressources pour les jeunes, et bien d’autres.
On parle alors de relation d’aide mais pas nécessairement de psychothérapie puisqu’un changement profond du fonctionnement psychologique de la personne n’est pas nécessairement l’objectif visé.
Cependant, si la séparation est en lien avec des traits de personnalités destructeurs dans la relation (ex. impulsivité, relation avec l’argent difficile, difficultés à s’engager, etc.), que la personne est intéressée à comprendre pourquoi elle a développé ces traits de personnalités et qu’elle désire un changement de ces traits de personnalité pour que ses relations avec les autres soient plus harmonieuses dans le futur, on parle alors d’un objectif de traitement qui vise un changement profond du fonctionnement psychologique et il est alors nécessaire d’avoir recours à des services de psychothérapie.
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Il se pourrait également qu’une personne constate que son état émotif est exagéré par rapport à ce qu’elle pourrait normalement s’attendre d’une séparation (ex. dépression) et qu’il soit intéressant pour elle de réfléchir au sens qu’elle donne à cette séparation en particulier et d’être donc accompagnée par un psychothérapeute.
C’est là que la psychothérapie se distingue de la simple relation d’aide : la psychothérapie est un traitement qui cherche à amener des changements dans le fonctionnement psychologique d’une personne.
Cette distinction peut sembler évidente mais est la source de plusieurs incompréhensions lorsqu’une personne veut consulter. Ainsi, il arrive que des personnes se présentent à un psychologue en croyant que le simple fait de parler de leurs difficultés résoudra les problèmes. Se confier à une personne qui nous écoute amène effectivement des bénéfices parfois surprenants, spectaculaires et inattendus mais ne permet de changer que si la personne le veut.
- Aucun psychothérapeute ne peut vous « guérir » si vous ne le voulez pas.
- Aucun psychothérapeute ne peut faire disparaître votre souffrance magiquement.
- Le simple fait de parler de ce qui se passe dans votre vie ne règle pas vos problèmes. Il faut que vous réfléchissiez, que vous élaboriez, que vous vous remettiez en question. Consulter un professionnel est la façon la plus efficace de le faire, même si cela peut parfois se faire autrement.
Si vous vivez des difficultés ou une souffrance, demandez de l’aide. On entend souvent certaines personnes dire qu’elles sont « folles » parce qu’elles ont consulté longtemps ou que la sévérité de leurs problèmes ne nécessitent pas l’aide d’un professionnel.
Pourtant, on consulte d’autres types de professionnels dans un but de prévention ou pour être en meilleure santé (examen médical annuel, nettoyage dentaire, entraîneur en conditionnement physique, etc.) ; l’aide que peut vous apporter un psychothérapeute, de la même façon, ne se limite donc pas à mettre fin à une souffrance particulière mais peut faire en sorte que vous vous compreniez mieux, que vous deveniez moins impulsif et plus en contrôle de vous-même.
Pour plus de renseignements, vous pouvez consulter le site de l’Ordre des Psychologues du Québec et son répertoire de professionnels.
Lectures suggérées
Brillon, Monique. (2018). Changer avec la psychothérapie. Éditions de l’Homme.